Othmar Trost a grandi dans une famille traditionnelle de Matrei, dans le Tyrol oriental. Sa mère était la sage-femme locale, son père un guide de montagne et un peintre amateur passionné, son frère un photographe passionné. Bien que les moyens financiers soient restés modestes, la maison a toujours été ouverte, une plaque tournante pour les liens locaux et un lieu où les étrangers pouvaient faire l’expérience des contacts et de la vie sociale. C’est dans ce milieu qu’Othmar a rapidement acquis sa grande capacité de compréhension et son ouverture d’esprit à la nouveauté. Grâce à cet environnement profondément lié à son Tyrol natal, Othmar a eu très tôt envie de peindre. Il découvre rapidement le talent qui sommeille en lui, mais n’a pas le courage de se lancer dans une carrière d’artiste plasticien. La peur d’échouer était encore un obstacle pour ce jeune homme sensible. Il a donc suivi un apprentissage d’horloger, au cours duquel il a développé ses compétences en mécanique de précision et sa patience. Pendant son temps libre, il peignait sans relâche. Mais ce n’était pas seulement le paysage de son environnement alpin, les montagnes, les sommets et les vallées. L’être humain avec toutes ses facettes, le figuratif, est et a toujours été un grand thème dans l’œuvre du peintre. Othmar a développé une grande passion pour le photoréalisme et donc pour les grands artistes Gottfried Helnwein et Gerhard Richter.
Une rencontre avec Anton Lehmden (école viennoise du réalisme fantastique) a eu un effet durable sur Othmar Trost. Il décida de se consacrer à sa vocation, de suivre son penchant pour la peinture dans son intégralité et de recevoir la formation artistique et technique correspondante. Il a donc fréquenté l’Académie Faber-Castell à Nuremberg. Son professeur l’a initié à la peinture abstraite.
À Vienne, Othmar Trost a rencontré Gunther Damisch, ce fut une rencontre extraordinaire. Le professeur a invité Othmar à participer aux discussions de groupe de sa classe de peinture à l’Académie des beaux-arts de Vienne. Il s’agissait d’une nouvelle étape importante dans le développement de l’artiste. Grâce au soutien d’un mécène local, le médecin de famille, les débuts économiques étaient assurés. La voie artistique était définitivement choisie.
Aujourd’hui, Othmar Trost a installé son atelier dans la maison de ses parents à Matrei, qu’il n’a pas modifiée. C’est toujours pour lui l’endroit d’où il vient et qui le relie à la terre, le centre de sa vie. Il y crée des peintures expressives de l’environnement alpin de sa région natale. Le style est, comme l’artiste lui-même, attaché à la tradition. Pour équilibrer la nature, Othmar Trost a fait de l’homme le sujet de son œuvre. Le caractère de certaines personnes le fascine depuis sa jeunesse. Cela est probablement dû au fait que sa maison familiale a toujours été un centre de communication local où de nombreuses personnes différentes allaient et venaient. Dans le style du photoréalisme, il fait le portrait de personnalités réelles et fictives dans des images grand format.
La peinture tyrolienne a toujours été très liée à l’histoire et aux montagnes qui caractérisent le pays. Depuis le début du XXe siècle, à l’aube de la modernité, de grands peintres comme Egger-Lienz, Alfons Walde, Oskar Mulley, Arthur Nikodem ou Wilhelm Nikolaus Parchensky jusqu’à Herbert Danler ont marqué la peinture de paysage du Tyrol au cours des dernières décennies et l’ont immortalisée dans de magnifiques œuvres d’art. Nous trouvons en Othmar Trost un protagoniste magnifique et exceptionnel de la peinture contemporaine expressive de montagne. Il sait, comme peu d’autres artistes, transformer l’art traditionnel tyrolien en art contemporain. Dans chacune de ses toiles, il montre l’attachement à son environnement, l’amour de son pays, allié à un caractère ouvert sur le monde. Ainsi, ses paysages semblent intemporels et modernes.